Les constructions anti-cycloniques et anti-sismiques aux Antilles  

13 Oct 2017|Actualités
les constructions anticycloniques en zone tropicale

Les Antilles sont très exposées aux risques sismiques et cycloniques, aux différentes actions destructrices (ouragans et tremblements de terre). La construction en Martinique et en Guadeloupe de nos jours implique des règles particulières de construction parasismique et paracyclonique. Pour éviter que les murs se fissurent et tombent, les toitures arrachées, ou fenêtres brisées suite à la catastrophe, il est donc indispensable d’agir pour protéger la population et réduire la vulnérabilité des territoires exposés. Les constructions antisismiques et para-cycloniques reposent sur le concept et les dispositions structurelles du bâtiment. Ainsi, un bâtiment construit selon les règles para cycloniques pourra subir des dégâts structurels plus ou moins importants sans toutefois mettre en jeu la vie des occupants.

Dispositions constructives paracyclonique

La construction d’une maison en Guadeloupe doit respecter certaines règles anticycloniques selon la législation en vigueur aux Antilles. Il s’agit de concevoir et réaliser des bâtiments ayant un niveau suffisant pour assurer les trois fonctions de base suivantes : résistance mécanique, abri du vent et de la pluie. Les bâtiments doivent être préparés pour le passage du cyclone (renforcements des fermetures, protection des ouvertures, mise en place des volets, calfeutrements, etc.). Le passage régulier de cyclones peut en effet provoquer des dommages extrêmes pouvant entraîner la destruction des maisons et bâtiments situés dans la zone cyclonique.

Ces constructions ont un niveau de solidité élevé afin d’éviter ou de minimiser les préjudices humains et, dans une moindre mesure, préserver les biens et les équipements vitaux. De même, l’installation des chauffe-eau solaires et les panneaux photovoltaïques doivent faire l’objet d’une pose rigoureuse afin de ne pas constituer une faille pour des infiltrations d’eau.

Selon les normes en vigueur aux Antilles, les constructions anticycloniques courantes doivent résister à des pressions de vent variant entre 120 à 250 km/h. Il faut bien prendre en compte trois grands axes de conceptions à introduire lors d’une construction : la prise au vent, le contreventement et l’ancrage au sol.

L’effet prise au vent :

Aux Antilles, pour lutter efficacement contre l’effet « prise au vent » il faut réduire autant que possible la taille de ce qui dépasse des murs porteurs (débord de toiture). Au-delà d’une trentaine de centimètres les pièces ouvertes et les terrasses couvertes sont très exposées à l’effet de prise au vent, c’est pourquoi une réduction à 30 cm au maximum de la taille de dépassement de la toiture est à prévoir, à moins de les lester. Élément principal de la défense des structures des maisons contre les forces de soulèvement et d’arrachement de la toiture est la pente du toit qui doit idéalement se situer autour de 30 °. Un système de volet para cyclonique doit impérativement protéger toutes les ouvertures, fenêtres et portes.

  • Le contreventement assure la stabilité de l’ensemble de la structure composant la charpente (pan de béton, pan de fer, pan de bois) à travers l’agencement des pièces d’une construction. Il s’oppose à la déformation de la construction due aux efforts horizontaux ou à son renversement et résiste à la poussée du vent sur la toiture.
  • L’ancrage au sol exige l’établissement d’une base profonde et épaisse pour que la structure de l’habitation puisse s’appuyer solidement sur la fondation

Les principes d’une construction parasismique et paracyclonique

En matière de construction parasismique, l’objectif principal de ces règles est la sauvegarde du maximum de vies humaines, même si la construction subit des dommages irréparables sous l’effet d’une agression sismique. Leur application doit également permettre de limiter, en cas de secousse modérée, les pertes économiques. La seule prévention dans les zones à risque, en particulier à risque fort, est de respecter ces règles. Il s’agit de réaliser des travaux de construction et de renforcer la prévention du risque sismique aux Antilles.

Une maison mal conçue présente des taux de résistances très faibles et risque fortement d’être détruite lors d’un séisme. La conception parasismique reste un domaine de spécialistes qui nécessite dès les premiers plans, une collaboration entre professionnels du bâtiment : l’architecte, plombier, carreleur, électricien, maçon le Maître d’Ouvrage et l’ingénieur. À la suite d’un séisme, seuls les bâtiments respectant les normes de construction ont des chances non négligeables de résister à des secousses d’intensités modérées.

La première des précautions à prendre

Si des normes de construction para cycloniques et antisismiques existent, elles ne constituent pas une protection absolue contre les phénomènes météorologiques exceptionnels. Renforcer les dispositions constructives est certes légitime, mais il ne faut pas oublier le bâti existant et surtout veiller à ce que les contrôles techniques soient bien effectués. Par ailleurs, d’autres mesures préventives permettent d’améliorer la résistance générale du bâtiment :

Le choix du site d’implantation :

Les zones sismiques :

  • Les terrains situés sur les reliefs et en haut des ruptures de pente sont à proscrire. Il est recommandé d’observer une distance d’environ 20 m par rapport au bord de la falaise. La profondeur et l’ancrage des fondations devront être adaptés à la nature du sol et à sa sismicité.
  • Il est recommandé également de faire une étude de sols avant tout projet, car le bâtiment peut être enseveli par un glissement de terrain, par une liquéfaction du sol ou par l’effondrement de la falaise, du versant.
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Les zones cycloniques :

  • Éviter de construire en bordure du littoral, de façon à s’affranchir du risque lié à la houle cyclonique et à la marée de tempête ;
  • Ne pas construire dans le lit majeur des cours d’eau ou dans une zone inondable, compte tenu des risques de débordements existants pendant et après le passage du cyclone ;
  • Éviter les sites dont les caractéristiques topographiques leur confèrent une trop grande exposition au vent ;
  • Ne pas construire sous une ligne électrique haute tension (risque d’électrocution et d’incendie) ;

La conception architecturale :

Lors d’un tremblement de terre, la forme des bâtiments conditionne très fortement leurs comportements. Les sollicitations sismiques sont amplifiées fortement par la configuration des bâtiments entraînant des concentrations de contraintes dans la structure, pouvant mener à la destruction. La conception architecturale doit être parasismique, en terme d’implantation, mais aussi de type de structure (hauteur, forme, élancement du bâtiment). Sur plan, les murs porteurs doivent être situés dans le prolongement, les uns des autres, l’ensemble de la charpente est chaîné dans le béton. Les toitures en tôle nervurée, ondulée ou imitation tuile conditionnent l’architecture de la maison

Les règles fixent des niveaux de protection par type de bâtiment.

Il faut que les effets dynamiques soient pris en compte. Sous l’action d’un séisme, le comportement d’une construction peut être modifié.

La modification de la distribution comme l’augmentation des charges par le changement de destination peuvent modifier désavantageusement le comportement d’une construction. Le calcul parasismique doit être exécuté par un Bureau d’Études Techniques

  • La résistance des matériaux face au tremblement de terre

Le contrôle, la qualité des matériaux doivent être très rigoureux, lors de la construction, mais également après. Des inspections et des entretiens réguliers sont nécessaires, pour permettre aux bâtiments de garder une bonne résistance durant leur vie. Tout repose sur leur capacité à dissiper l’énergie cinétique qui leur est communiquée. Toute modification en cours de chantier, ainsi que toute extension de la construction, devra appliquer les mêmes critères de qualité de construction.

  • La maintenance

Elle permet de garantir l’efficacité de la construction parasismique à long terme. L’entretien et la protection contre le feu sont indispensables. Le non-respect de l’une de ces démarches peut être à l’origine de l’effondrement du bâtiment lors d’un séisme.

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Coût d’une construction parasismique et para cyclonique

Aux Antilles grâce au plan Séisme Antilles lancé en 2007, l’État a contribué à la construction et à la réhabilitation de logements sociaux, d’établissements de santé et de centres de gestion de crise aux normes sismiques, en mobilisant ses crédits budgétaires ainsi que le fonds de prévention des risques naturels majeurs.

Les normes sont essentiellement respectées pour les bâtiments publics. Pour les bâtiments privés, en dessous de 150 m², il n’y a pas d’obligation de s’adjoindre les services d’un architecte. « Ici, comme on dit, on fait le coup de main. C’est-à-dire que les gens construisent entre eux. Alors, certes, il y a un certain savoir-faire. Et leurs habitations sont solides jusqu’à un certain point pour un petit cyclone, mais pas pour Irma », indique Didier Bergen président de l’Ordre des architectes guadeloupéens,

La construction des immeubles et les maisons individuelles aux Antilles sont soumises à la norme CP-MI. Les obligations de la construction parasismique et paracyclonique qui sont applicables aux bâtiments neufs, le sont également aux bâtiments existants lorsque ceux-ci font l’objet de travaux entraînant une modification importante de leur structure ou aggravant leur vulnérabilité et en cas d’ajout ou de remplacement d’éléments non structuraux. Tous travaux venant en complément d’une construction classique afin de la rendre parasismique auront un coût bien plus élevé que si la construction avait intégré le niveau de sismicité dès sa conception.

La prise en compte du risque sismique doit déjà être étudiée avant même la conception des plans par l’architecte, cette prise en compte n’ayant pas d’influence notable sur ses honoraires. Si les plans devaient être modifiés par la suite, un surcoût en découlerait forcément et ce surcoût ne pourrait que s’amplifier si le risque sismique n’est pris en compte qu’après le début des premiers travaux.

Avant toute construction prendre le temps de la réflexion et de la consultation de professionnels permet de vous prémunir de désastres irréversibles.

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